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1 - Psychomotricité et rééducation psychomotrice
2 - Le psychomotricien
3 - Le décret de compétences
4 - Les autres textes législatifs
5 - Quelques chiffres...




La psychomotricité est un concept récent, il date du début du XXème siècle. Elle est issue de la psychiatrie. La psychomotricité s'est constitué sous la pression d'un impératif pratique : la constatation des désordres moteurs ne répondant pas obligatoirement à des lésions neurologiques. Ces désordres se sont révélées rapidement comme n'étant pas seulement une altération de la fonction motrice, mais aussi peut-être l'expression de troubles affectifs, confirmant l'unité de la psyché et du soma. Autrement dit, le psychisme et le moteur ne sont pas deux catégories ou deux réalités étrangères, cloisonnées, séparée, soumises l'une aux seules lois de la pensée pure, l'autre aux mécanismes physiques et psychologiques, mais bien au contraire à l'expression bipolaire d'un seul et même processus, celui de l’adaptation souple, mouvante et constructive au milieu environnant, d'où la complexité de la psychomotricité.

En 1959, J. De Ajuriaguerra à défini les syndromes psychomoteurs : les syndromes psychomoteurs ne répondent pas à une lésion en foyer donnant des syndromes neurologiques classiques, ils sont plus ou moins motivés, plus ou moins subits, plus ou moins voulues, liées aux affects mais attachés au soma par leur fluence à travers la voie finale commune. Ils ne représentent pas pour cela uniquement des caractéristiques des dérèglements d'un système défini, persistants ou labile dans leur forme, mais variables dans leur expression. Ils restent chez un même individu intimement lié aux afférences et situations. Ils ont souvent un caractère expressionnel caricatural, et gardent des caractères primitifs, quoique modifiés par l'évolution ultérieure. Ils rapprochent des phases primitives de contact et de répulsion, de passivité ou d'agression. Parfois ils n’ont même plus la forme du mouvement primaire, mais seulement valeur de symbole.

M.Albaret a également écrit :
La notion de trouble psychomoteur est en rapport étroit avec celle de dysfonctionnement cérébral a minima. En effet de nombreux éléments de la pathologie psychomotrice évoquent du fait de leurs similitudes avec la symptomatique neurologique, l'existence d'une perturbation centrale. Il ne s'agit point de signe dur "Hard signs" et qui sont regroupés dans les syndromes neurologiques, renvoyant généralement à une atteinte cérébrale en foyers, mais de signes légers "soft signs", variables dans leur expression et leur intensité.

De plus, les signes légers sont étroitement dépendants de l'environnement, ce qui explique la variabilité de leur présentation. Ils sont en effet souvent associés à des troubles affectifs. La dernière caractéristique des troubles psychomoteurs se situe dans leur éthiologie qui est pluridimensionnelle, réunissant des facteurs héréditaires, biologiques et psychosociaux.


La psychomotricité est donc au carrefour de plusieurs sciences. Elle aide l'individu, qui est au centre, dans la recherche de l’adaptation à son environnement. L’individu dispose d’un capital modelé et structuré par tous les paramètres extérieurs qui ont pu et peuvent survenir.

Extrait du cours de M. Colombié, enseignant à l'IFP